[Eclairage nocturne du pont Clemenceau]

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0741 FIGRPTL0127 05
technique 1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 18 x 24 cm (épr.)
historique Phebus. Philippe Hutinet ne pouvait pas trouver de meilleur nom pour son agence de conception de lumières. Phebus, plus connu sous le nom d'Apollon, était en effet considéré, en Grèce antique, comme le dieu de la lumière. Issu du monde du spectacle - il a été pendant trois ans directeur technique de l'Opéra de Lyon et du festival d'Aix-en-Provence -, cet artiste de 45 ans travaille désormais presque exclusivement sur la lumière, sur l'éclairage en milieu urbain. "La lumière doit favoriser une réappropriation nocturne, physique et visuelle d'un site ou d'une ville", explique-t-il. Pas étonnant, dans ces conditions, qu'il soit présent actuellement à l'exposition "La lumière et la ville" organisée jusqu'à mi-mai 1992 à l'arche de La Défense, à Paris. Il est même le seul Lyonnais parmi la cinquantaine d'exposants, dans laquelle on trouve les noms de Jean-Paul Goude, Jean-Michel Jarre, Jean Nouvel, Renzo Piano ou encore Philippe Starck. Dans ce cadre, deux de ses travaux sont exposés au public. Tout d'abord un projet de mise en lumière de toute la zone portuaire de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais). Soit près de 210 hectares. "Attention, il ne s'agit pas seulement d'un éclairage décoratif, estime Philippe Hutinet, il faut faire revivre, socialement, ce lieu". L'objectif est ambitieux. Il suffit, pour s'en convaincre, d'en donner le coût prévisionnel. Plus de dix millions de francs lourds. L'affaire se fera-t-elle réellement ? "Je devrais le savoir demain, le conseil municipal de Boulogne-sur-Mer se réunit ce soir pour en discuter". Le second dossier exposé n'est plus un projet, puisqu'il s'agit de l'éclairage du pont Clemenceau, réalisé pour le 8 décembre 1990 sur la Saône, à la sortie du tunnel de la Croix-Rousse. Dans le cadre du Plan lumière de la ville de Lyon. "Ce programme constitue le parfait exemple de l'évolution des mentalités des politiques. Désormais, la lumière fait partie de l'environnement urbain'". A Lyon, c'est en 1989 que l'idée a germé dans le cerveau de l'adjoint à l'Urbanisme. Plus précisément, c'est à la suite d'une promenade sur le lac artificiel et "illuminé" de Grangean, dans la Loire, qu'Henry Chabert a eu l'idée de mettre en valeur, par le biais d'un éclairage adapté, le patrimoine architectural lyonnais. L'agence d'urbanisme de la CoUrLy a alors été mise à contribution, pour travailler sur les fleuves. Car "les fleuves sont les grands espaces vides de Lyon, ce sont des lieux où l'on peut le mieux et vraiment profiter de la lumière", estime Henry Chabert. Ensuite, au fil des ans, les principaux monuments ou sites lyonnais devraient être illuminés à leur tour. Témoin, pour le 8 décembre 1991, Phebus a réalisé la mise en valeur de l'entrée de l'hôpital Edouard-Herriot, "en sauvegardant l'architecture de Tony Garnier", déclare Philippe Hutinet. Et ce n'est pas fini, une dizaine de nouveaux sites seront encore éclairés en décembre 1992. Comme le palais de la Bourse, l'église de la Rédemption ou la basilique d'Ainay. "C'est bien, mais ce n'est pas suffisant", estime Philippe Hutinet, qui milite pour l'adoption d'un schéma directeur d'aménagement lumière, à l'instar de ce qui se fait en matière d'urbanisme. En attendant, il peaufine ses études pour les stations de métro Valmy et Jean-Jaurès" qui doivent être achevées en 1994... Source : "Phebus dans la lumière de l'Arche" / Didier Falcand in Lyon Figaro, 3 avril 1992.

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